• Le sentier de châtaigniers.

    le sentier de châtaigniers.

    Après midi printanier.

    Ce lundi pas d’intempéries en prévision, affluence au rendez-vous des marcheurs. pour les deux groupes une petite vingtaine chacun.

    Nous nous dirigerons aujourd'hui vers Houdain, ou pour plus de faciliter de stationnement nous partirons sur le parvis de l'Eglise de Beugin, ou nos cinq véhicules nous attendront durant notre périple sur le sentier des châtaigniers.

    le sentier de châtaigniers.

                                                                                                                Descente vers Houdain par le chemin de Baudets.

    Nous partons de l'Eglise St Rémi de Beugin, et remontons tout de suite sur la gauche vers la D86, que nous traversons pour la longer sur une centaine de mètres sur notre gauche puis nous prenons un chemin agricole qui monte sur la droite, nous continuons droit vers Houdain par le chemin des Baudets, un chemin bien humide après les dernières pluies, et qui en descendant vers la chaussée Brunehaut formait de petits ruisseaux,arrivé sur la voie ancestrale de la région "La chaussée Brunehaut" Il pourrait s’agir de voies gauloises, peut-être établies sur des pistes néolithiques, restaurées et entretenues par les Romains. Quoi qu’il en soit, seule la période d’utilisation par les Romains est attestée par des sources convergentes. On peut dire sans s’avancer beaucoup qu’il préexistait un réseau de voies gauloises qui a certainement favorisé la relative rapidité de la conquête de la Gaule par les Romains. S’il ne parle pas explicitement de ce réseau, Jules Césarne se plaint d’aucune difficulté de déplacement, et accessoirement, il nous renseigne sur l’un ou l’autre ouvrage, comme le pont qu’il trouve sur l’Aisne où il établit un campement. Précisons que les Romains, qui mesurent les voies de tout leur empire en milles (milia), continueront à utiliser dans le Nord de la Gaule la lieue (leuga) gauloise. Ajoutons encore que de nombreux noms de véhicules romains sont d’origine gauloise, à commencer par l’indémodable ''carrus'' mais aussi carpentumrheda ou raedapetorritumcisium et capsum qui attestent du savoir-faire des charrons gaulois. Nous sommes  sur l’ancienne voie romaine qui relie Arras à Thérouanne est encore officiellement nommée Chaussée Brunehaut, joignant Cambrai et Le Cateau à l’est, et obliquant vers l’ouest à partir de Thérouanne, vers Desvres via Longfossé

    le sentier de châtaigniers.

    Chaussées Brunehaut du Nord de la France.

    Les légendes « S’il y a Province de l’ancien Empire des Romains, où les Grands Chemins par eux faits paroissent encore entiers, c’est principalement nostre Gaule Belgique, en laquelle lesdits chemins sont réconnu de tous, sous le nom de Chaussées de Brunehault, ou de Chemins ferrez : sur le sujet desquels ont esté faits plusieurs contes à plaisir, tant par escrit que par paroles, qui ne s’accordent pas bien ensemble : & moins encore avec la vérité de l’Histoire. Or ceux qui en ont escrit, alléguent pour Auteur desdits Chemins un anciens Roy des Belges, nommé Brunehaldus : & ceux qui en parlent ordinairement, tiennent comme par certaine traditive, que c’est la Reine Brunehault, femme de Sigebert Roy d’Austrasie, qui les a fait faire. »

    Brunehaut étant entrée en guerre contre son beau-père Chilpéric, il lui fallait accélérer la rénovation de la Chaussée afin d’en permettre l’accès à ses troupes. Elle fit appel pour cela à Satan, à qui elle promit son âme en échange de ses services, à condition toutefois que les travaux fussent terminés avant le chant du coq. Aussitôt, le Diable se mit à l’œuvre dans un déchaînement de forces maléfiques afin de terminer avant l'heure fatidique. Mais l’habile Brunehaut ne comptait bien sûr pas abandonner si facilement son âme. Avant l’aube, elle se rendit au poulailler et éveilla les coqs qui se mirent aussitôt à chanter, rompant ainsi le contrat. Furieux et humilié d’avoir été berné, Lucifer projeta loin devant lui les deux grosses pierres qu’il portait qui se sont plantée dans ce champ d'où l’origine des pierres jumelles d’Acq ...Non loin d'ou nous sommes.

    Quant à Brunehaut, des années plus tard, elle connut une triste fin. Promenée sur un chameau et raillée par la foule, puis attachée à un cheval sauvage par les cheveux, par un bras et par un pied, le corps déchiré dans une course folle, elle périt dans d’atroces souffrances.

    le sentier de châtaigniers.

    Mise a mort de Brunehaut.

    le sentier de châtaigniers.

                                                                                                                  Ruines rue des Billes en entrant dans Houdain.

    Puis à partir de la célèbre chaussée nous continuons de descendre vers Houdain par la rue du jeu de paume, pour continuer sur la rue des billes, jusqu’à rejoindre la rivière "Brette" que nous longeons sur quelques dizaines de mètres sur la rue Johanne. Elle prend sa source à Fresnicourt-le-Dolmen, reçoit les eaux du Ruisseau de Caucourt et du Ruisseau d'Hermin avant de rejoindre la Lawe à Houdain après un parcours de 7,3 km, c'est un sous-affluent de l'Escaut par la Lys.

    le sentier de châtaigniers.

    La Brette, rue Johanne. 

    Nous arrivons ensuite sur la rue  de la Géharie que nous empruntons sur notre droite pour rejoindre la rue Roger Salengro ou nous partons vers la gauche ( c'est dans cette rue que naît en 1825, au 36 de l'actuelle rue Roger-Salengro, celui qui deviendra plus tard l'inventeur de l'opérette : Louis-Auguste-Florimond Ronger dit Hervé  compositeur, auteur dramatique, acteur, chanteur, metteur en scène et directeur de troupe français, né le 30 juin 1825 à Houdain et mort le 3 novembre 1892 à Paris. Il fut le rival - et néanmoins ami - de Jacques Offenbach. Il est le père d'Emmanuel Ronger, également acteur et auteur dramatique, connu sous le nom de Gardel-Hervé (1847-1926) )

    le sentier de châtaigniers. 

    Louis-Auguste-Florimond Ronger dit Hervé  compositeur, auteur de Mam'zelle Nitouche.

    le sentier de châtaigniers.

    l'Eglise St Jean Baptiste

     et que nous traversons au feu rouge pour remonter  la rue Jean Jaures sur une dizaine de mètres et prendre le chemin sur la droite qui remonte vers l'Eglise St Jean Baptiste, c'est un long escalier qui nous mène au pied de l'Eglise et qui nous offre une vue a 360° sur la campagne environnante au dessus de la ville. 

    le sentier de châtaigniers.

    Au pied de l'Eglise Saint Jean Baptiste.

    Houdain a des origines très anciennes. Au début c’est un village celtique. Donc Houdain existait déjà au temps des romains et était située sur l'axe reliant la capitale des Atrébates à celle des Morins (Arras à Thérouanne).

    L'endroit a certainement été choisi pour sa situation géographique dominante. Les romains avaient, pour cette raison, installé un camp fortifié sur la butte d'Houdain à proximité de l'église pour surveiller l'actuelle « Chaussée Brunehaut ».

    le sentier de châtaigniers.

    Une situation géographique dominante.

    Ce camp fortifié romain date de 50 à 60 avant Jésus-Christ et est devenu vers 450 un domaine privilégié des Mérovingiens.

    En 882, le village est incendié par les Normands (Vikings) et vers 912, il est reconstruit par la population et entouré de murailles sous l'impulsion du roi Charles le Chauve. Houdain sera encore partiellement détruite par les troupes du Comte Ferrand de Portugal en 1212 et les troupes flamandes qui l'achèveront en 1303. D'autres destructions ont lieu en 1374, 1380 ainsi qu'au XVIIIe siècle, sous Louis XIV, par les Anglais du Duc de Marlborough.

    Il faut attendre la Renaissance pour qu' Houdain soit érigée en commune, dirigée par les échevins. Elle possède alors sa charte particulière, une abbaye et un couvent de Dominicaines. C'est également sous la Renaissance que François Ier ravage la région qui est alors sous la domination espagnole. En effet, celui-ci, à la tête de ses armées, affronte celles de Charles Quint.

    Plus tard, en 1790, Houdain reçoit l'appellation de chef-lieu de canton. 22 communes constituent alors ce canton et il faudra attendre 1801 pour qu'il atteigne 31 communes.

    Après la période révolutionnaire, la vie est dure tant la nourriture est pauvre et réduite. L'espérance de vie ne dépasse guère la cinquantaine et les journées de travail sont longues et ardues. C'est dans ces conditions que naît en 1825, au 36 de l'actuelle rue Roger-Salengro, celui qui deviendra plus tard l'inventeur de l'opérette : Florimond Ronger dit Hervé.

    Près d'un siècle plus tard, en 1914, la première guerre mondiale bouleverse la vie communale et de violents bombardements ont lieu en 1918. La ville d'Houdain reçoit d'ailleurs la Croix de Guerre avec citation à l'ordre de l'Armée en hommage aux sacrifices et au courage de la population. Pour faire face à la situation désastreuse de l'après-guerre, il faut faire appel à la main d'œuvre étrangère, notamment polonaise. On débute alors en 1919 le creusement de l'unique fosse d'Houdain (la Fosse n°7) qui sera mise en service 10 ans plus tard en 1929.

    le sentier de châtaigniers.

    L'Eglise à la belle époque.

    En 1939 la seconde guerre mondiale est déclarée et les atrocités resurgissent, comme partout ailleurs, à Houdain. Il faut attendre le 8 mai 1945 pour célébrer la victoire et la paix.

    Au sortir de la guerre, tout est à refaire, en particulier dans les mines. Le gouvernement provisoire décide à l'époque la nationalisation des compagnies minières et crée les Houillères Nationales du Nord-Pas-de-Calais.

    La bataille du charbon s'engage pour redresser le pays. À Houdain, la fosse no 7 tourne à son plein et sa production se renforce de 1944 à 1954 (1 800 tonnes de charbon par jour en 1946). C'est pourtant en 1954 que son exploitation est abandonnée, cela est vécu comme un drame pour la commune et ses habitants car la fosse no 7 est alors leur seule richesse. Le premier octobre 1954, elle est rattachée à la fosse no 6 et sera utilisée comme fosse de service pour le matériel et le personnel. Elle fonctionnera ainsi jusqu'à la fermeture de la fosse no 6 en 1979 et servira à la remontée du matériel de cette dernière. Elle sera finalement remblayée en 1980 et son chevalement datant de 1907 sera abattu le 26 janvier 1981 après une extraction totale de 10 349 000 tonnes de charbon.

    Le sentier de châtaigniers.

    Le Château du Duc de Croÿ à Houdain.

    le sentier de châtaigniers.

    Le vestige du Château de la Duchesse de Croÿ

     Puis nous redescendons par un sentier vers la rue du Layon, pour rejoindre la rue Roger Salengro que nous traversons a nouveau pour prendre la rue du Château presque en face sur la droite. Nous passons a proximité de ce qui reste du Château de la Duchesse de Croÿ, qui a été réhabilité en logement, et nous continuons sur le chemin qui part vers la droite pour retrouver les berges de la Brette qui serpente entre les arbres et le jardins.Nous arrivons ensuite a proximité d'un petit pont qui se trouve au bout de la rue du Moulin et se poursuis par un chemin, prolongement de la rue du Moulin, avant de redevenir une rue, là dans le virage nous empruntons un sentier sur la droite, presque masqué par un garage, et nous retrouvons la Brette.

    le sentier de châtaigniers.

    La Brette entre les arbres et les jardins vers la rue du Moulin.

    Nous la longeons sur la gauche, mais trés vite, c'est une fausse route, les berges s'effondrent dans la rivière, et nous passons entre les "barbelés") pour progresser dans la pâture mais c'est une voie sans issue, nous rebroussons chemin vers notre point de départ, en repassant entre la clôture par un passage, plus adéquate. nous prenons le chemin vers la droite, là c'est plus engageant!

    le sentier de châtaigniers. 

    Panorama sur Houdain, depuis le haut du Chemin d'Amiens.

    Nous laissons le chemin vert sur notre droite pour remonter vers la rue d'Amiens, et continuer droit devant nous sur le Chemin d'Amiens, un chemin qui monte vers la Chaussée Brunehaut que nous traversons pour continuer sur le chemin agricole qui continu de monter presque en face sur la gauche, nous sommes sur la parcelle du "Bonval" au sommet de la côte, nous prenons le sentier sur la droite un zig-zag, et la montée reprend,  les Châtaigniers sont bien là , les vielles bogues en sont la preuve! le chemin devient plus étroit et serpente entre les haie d'aubépines et d'églantiers, pour rejoindre au sommet, nous arrivons a une altitude de prés de 135 mètres, au loin sur le mont de la Comté une petite dizaine de parapentes sont en vol, bien que son altitude soit faible (189 m) avec un dénivelé de 46 m, ce site est très fréquenté. En effet, il existe très peu de sites dans les terres dans le Nord de la France. L'accès au site se fait par un chemin communal qui se termine en cul de sac. Le parking est en bout de chemin. En venant d'Houdain, le site est indiqué par un panneau sur la gauche à la sortie de la Comte en direction de Magnicourt en Comté. La fréquentation du site est importante : respecter les règles de priorité et savoir attendre son tour si trop de voiles sont en vol. Une pâture se situe derrière le décollage, celle-ci est délimitée par des fils barbelés. Pas de vol en Sud Ouest. Attention, pas de vol les jours de chasse.

    A cet endroit un chemin qui part en épingle a cheveux nous ramène au bout d'un kilomètre sur la D86, face a la rue qui descend vers l'Eglise de Beugin, ce sera la fin de notre sortie, un peu mouvementée mais comme toujours très agréable, les quelques gouttes tombées sur la fin du parcours n'ont pas altéré notre plaisir.

     

     

     

    Yahoo! Google Bookmarks

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Vous devez être connecté pour commenter